LA VRAIE PRIORITE

Le changement climatique est maintenant largement perçu par les scientifiques comme un problème systémique majeur dans lequel les décisions individuelles sont trop « courtes », quelle qu’en soit l’échelle, pour produire un impact. Chacun attend donc que l’autre s’y mette.

En revanche, à l’échelle européenne, au moment où l’on remet à plat les politiques énergétiques pourquoi se contenter de parler de « diversification de sources » au lieu de s’engager résolument dans une conquête d’autonomie par un plan d’investissement massif dans des solutions locales ?

La Métropole de GRENOBLE a pris l’initiative d’interpeller sur ce sujet les députés européens par une pétition à laquelle nous avons souscrit et qui est relayée par de nombreux pionniers. Les études de GRDF, validées par l’ADEME démontrent que nous avons la capacité de devenir autonomes, au niveau français, pour le gaz naturel : nos capacités de récupération de déchets domestiques et agricoles permettraient de pourvoir 30% du gaz consommé en 2030 et 100% en 2050. Mais comment se fait-il qu’aucun de nos candidats à l’élection présidentielle n’en parle ni n’intègre cette formidable possibilité dans son programme ?

Notre balance des paiements lui en serait reconnaissante et donc les citoyens !

L’ADEME Occitanie nous a convié à participer, le 8 mars dernier, à une réunion d’échange à l’occasion de la fête de ses 30 ans et plus de 180 acteurs régionaux de la transition écologique ont répondu présents à cette intéressante initiative. Cela permet de mesurer réellement la dynamique régionale sur le sujet de la transition écologique pour laquelle 4 scénarios sont proposés partant de la « génération frugale », passant par la « coopération territoriale » et les « technologies vertes » pour finir au « pari réparateur »…

Le détail de ces hypothèses est consultable sur « transition2050.ademe.fr » et leur chiffrage est en cours. Il est sûr qu’un peu de frugalité ne nous ferait pas de mal et il faut que nous mettions fin à nos gaspillages mais cela ne peut suffire pour faire face à la hausse de la population mondiale et à l’envie de consommer : nous devons mettre en place des coalitions locales et des technologies vertes chaque fois que c’est possible.

Quand est-ce qu’on passe réellement à l’action ? Dès 2006, Al GORE nous interpelait : « et vous, êtes-vous prêt à changer la façon dont vous vivez ? »…16 années ont défilé depuis et si peu de choses ont bougé.

                                                                                                                 François DE BERTIER