À l’heure où l’urgence climatique bouscule tous les secteurs, celui du transport et de la logistique n’a de choix que de poursuivre sa transformation. Afin de s’aligner sur la stratégie nationale et européenne de neutralité carbone à l’horizon 2050, les professionnels de la filière renouvellent leurs engagements mais, au-delà, les habitudes de consommation de la société, loin d’être raisonnables, interrogent. S’il s’agit de questionner le modèle dans lequel nous vivons pour l’optimiser et le rendre plus rationnel, le seul et unique but reste celui de la sobriété de nos actions, à tous. Sommes-nous arrivés au point de départ d’une prise de conscience globale qui impactera vraiment notre mode de consommation ?
Une filière en constante évolution
Il y a plus de 120 ans, alors que les premières voitures à essence apparaissaient dans les rues, les gens saluaient la propreté et le silence qu’elles apportaient en comparaison avec les chevaux qui souillaient et rythmaient les villes. Désormais, les mobilités essentiellement dépendantes des énergies fossiles, décriées pour leur impact négatif sur l’environnement, doivent accélérer leur mutation vers la décarbonation.
Depuis plus de 30 ans, les acteurs de la filière s’efforcent de trouver des solutions pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Et les efforts sont nombreux : changement de méthodes de travail, sensibilisation et formation aux éco-gestes (éco-conduite…), sans oublier l’investissement dans des outils et des véhicules bas carbone. Tous les gestes adoptés et ceux à venir doivent faire l’objet de partage au sein de tous les pôles d’activités des entreprises pour que tous les services s’imbriquent dans le changement global, vers une éco-responsabilité totale.Les professionnels sont formels : les logisticiens savent que les enjeux actuels ne sont pas uniquement liés aux problèmes techniques auxquels ils peuvent répondre par des solutions techniques. Avec toute la bonne volonté de transformer leur activité pour du “mieux”, ils ne peuvent agir seuls en ce qu’ils font partie d’un écosystème global. Toutes les parties prenantes doivent participer à une transformation profonde et intrinsèque. Les transporteurs, eux, continuent de verdir leurs flottes et optimisent leur conduite et leurs déplacements pour satisfaire la demande du consommateur qui ne désemplit pas.
Modèle et conscience : vers une synergie entre professionnels et consommateurs ?
Répondant à une demande de consommation toujours plus grande, la filière du transport et de la logistique ne peut être pointée du doigt comme l’unique responsable dans le bilan carbone du commerce national.
Le consommateur, et plus largement tout le système, doit prendre sa part dans cette transformation. Cela commence par faire des choix éclairés dans les actes de consommation, en prenant conscience de l’impact réel de chaque achat. “Ce que j’achète est-il réellement rationnel ?”, est la question que tous devraient se poser pour éviter certains comportements de consommation frôlant l’aberration.
A l’aube de la Saint-Valentin, est-il normal de se laisser tenter par l’achat de roses directement importées d’Afrique ou d’Amérique centrale ? Est-il sensé de s’offrir des fraises, à la mi-février, qui viennent d’Amérique du Sud, sous prétexte que c’est le fruit de l’amour ? Les professionnels de la filière se doivent de répondre à la demande du consommateur mais il faut aussi en appeler à la raison.
Consommer local est-il impertinent ? En France, nous avons la chance d’avoir une grande offre, très diversifiée, en termes de fruits et de légumes et nous pouvons tous revenir à un mode de consommation plus normé et plus respectueux.Au-delà de la filière agricole, les industriels peuvent aussi entamer une relocalisation de certaines de leurs activités et enclencher une démondialisation qui permettra aux consommateurs de pouvoir réellement exercer un choix. Si chaque Français modifie ses habitudes, les effets de la sobriété seront optimaux et les professionnels du transport pourront reporter leur activité sur l’économie locale.
La stratégie bas carbone à l’horizon 2050 n’est pas hors d’atteinte et mérite d’être considérée par tous. Si le volume de marchandises ne dépend pas des professionnels de la filière, son mode de distribution, si ! Tout ce qui est transporté doit l’être de manière responsable.
L’urgence est à la cohérence dans les actions, entre consommateurs et professionnels, pour retrouver un modèle plus sobre. Mais, bien que les Français soient au courant des enjeux environnementaux de notre société, il leur manque des éléments pour pleinement prendre conscience de l’impact de leur consommation. Et si, pour cela, les étiquettes de produits étaient revues pour inclure la totalité du parcours de création et de distribution ?
Nous en sommes convaincus : tous ensemble, il est possible d’agir pour l’environnement.